Implosion du sous-marin « Titan » : des débris du submersible retrouvés, les passagers cinq considérés comme morts (2024)

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«Les débris correspondent à une perte catastrophique de la chambre de pression.Nous avons donc immédiatement prévenu les familles», a déclaré l’amiral John Mauger, qui dirige les opérations de recherche de «Titan». L’US Navy aurait détecté l’implosion dès dimanche, selon la presse américaine.

Le Monde avec AP et AFP

Publié le 22 juin 2023 à 09h18, modifié le 23 juin 2023 à 16h41

Temps de Lecture 3 min.

Implosion du sous-marin «Titan»: des débris dusubmersible retrouvés, les passagers cinq considérés comme morts (1)

Tous les passagers sont considérés comme morts. Les garde-côtes américains ont annoncé, jeudi 22juin, qu’un navire sous-marin avait localisé un «champ de débris» près de l’épave du Titanic, située à 3800mètres de fond, dans le cadre de la recherche de Titan, le submersible disparu depuis dimanche avec cinq personnes à son bord.

Lors d’une conférence de presse, les garde-côtes ont confirmé que «cinq débris majeurs» avaient été découverts, dont l’extrémité avant et l’extrémité arrière du sous-marin. «Les débris correspondent à une perte catastrophique de la chambre de pression.Nous avons donc immédiatement prévenu les familles», a déclaré l’amiral John Mauger, qui dirige les opérations de recherche de Titan. L’engin aurait donc subi une implosion. D’après les garde-côtes, les véhicules télécommandés opérant autour de l’épave du Titanic resteront sur les lieux pour enquêter sur la chronologie des événements.

Un système de l’US Navy aurait détecté dès dimanche un signal indiquant la probable implosion du submersible, ensuite recherché pendant quatre jours par une armada de sauveteurs dans l’Atlantique Nord, ont affirmé, jeudi soir, le Wall Street Journal et CNN. Selon une source anonyme au sein de l’US Navy, un instrument «top secret» pour détecter et surveiller les sous-marins a enregistré un signal acoustique suspecté de correspondre àl’implosion de Titan quelques heures après que le submersible fut porté disparu près de l’épave du Titanic.

pic.twitter.com/4ZrwU7jRef

— OceanGate Expeditions (@OceanGateExped) June 22, 2023

«L’US Navy a analysé les données acoustiques et détecté une anomalie pouvant correspondre àune implosion ou une explosion dans la zone où Titan opérait quand les communications ont été perdues», a déclaré un responsable au Wall Street Journal. La marine américaine aimmédiatement relayé cette information aux responsables orchestrant les recherches, aprécisé une source à CNN, ajoutant que ces éléments avaient permis de circonscrire la zone de fouilles.

«Champ de débris»

Dans un communiqué, l’entreprise qui exploite le submersible, OceanGate, a déclaré que les passagers de Titan étaient probablement morts. «Nous pensons maintenant que notre PDG, Stockton Rush, Shahzada Dawood et son fils Suleman Dawood, Hamish Harding et Paul-Henri Nargeolet ont malheureusem*nt péri.» «Ces hommes étaient de véritables explorateurs qui partageaient un esprit d’aventure unique et une profonde passion pour l’exploration et la protection des océans du monde. Nos cœurs sont avec ces cinq âmes et chaque membre de leurs familles en ce moment tragique.»

Lire le portrait : Article réservé à nos abonnés L’océanaute Paul-Henri Nargeolet, «Monsieur Titanic»

Les garde-côtes avaient annoncé précédemment sur Twitter qu’un «champ de débris» avait été localisé «dans la zone de recherche par un ROV [Remotely Operated Vehicle, soit engin téléguidé] près du Titanic», le célébrissime paquebot de croisière qui a sombré il y a cent onzeans au large des Etats-Unis et du Canada.

Les secouristes avaient évalué à 13h08 (heure à Paris) jeudi l’heure à laquelle les passagers pourraient se trouver à court d’oxygène à bord de Titan, le petit explorateur en eaux profondes disposant d’une autonomie théorique de quatre-vingt-seizeheures en plongée.

L’annonce, mercredi, de la détection de bruits sous l’eau par des avions P-3 canadiens avait suscité de l’espoir et orienté l’armada multinationale de sauveteurs dépêchés sur place, sans que l’origine des bruits soit déterminée. Surveillance aérienne à l’aide d’avions C-130 ou P-3, navires dotés de robots sous-marins: les moyens déployés par les armées américaine et canadienne avaient continué jeudi d’arriver sur le site où est stationné le Polar-Prince, le navire duquel est parti le submersible Titan.

Possibles négligences techniques

L’Atalante, un navire de l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer), est arrivé sur place tôt jeudi, a-t-on appris auprès de l’institut. Il est doté d’un robot, le ROV Victor 6000, capable de plonger jusqu’à l’épave du Titanic. Le Victor 6000 était le «principal espoir» pour une opération de secours sous-marine, avait déclaré aux journalistes Rob Larter, un expert du British Antarctic Survey, un organisme britannique de recherche basé àCambridge. La zone de recherches en surface s’étendait sur 20000km2.

Titan, long d’environ 6,50mètres, a plongé dimanche et devait refaire surface septheures plus tard; mais le contact a été perdu moins de deux heures après son départ. Mardi midi, les garde-côtes américains avaient prévenu qu’il restait «environ quaranteheures d’air respirable» à bord.

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Depuis le début des recherches, des informations mettant en cause OceanGate sont dévoilées concernant de possibles négligences techniques de l’appareil de tourisme sous-marin. Une plainte de 2018 consultée par l’Agence France-Presse (AFP) explique qu’un ex-dirigeant de la compagnie, David Lochridge, avait été licencié après avoir émis de sérieux doutes sur la sûreté du submersible. Selon cet ancien directeur des opérations marines, un hublot à l’avant de l’appareil a été conçu pour résister à la pression subie à 1300mètres de profondeur, et non à 4000mètres.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Sous-marin disparuprès de l’épave du «Titanic»: des doutes antérieurs concernant la sûreté de l’appareil

Le Monde avec AP et AFP

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